Le Premier ministre canadien Mark Carney a dévoilé mardi son nouveau cabinet à Rideau Hall à Ottawa, affirmant que son ministère se concentrerait principalement sur l’économie du pays après une élection éclair catalysée par les tarifs douaniers et les menaces d’annexion des États-Unis.

« Les Canadiens ont élu ce nouveau gouvernement avec un mandat fort pour définir une nouvelle relation économique et sécuritaire avec les États-Unis, pour bâtir une économie plus forte, pour réduire le coût de la vie et pour assurer la sécurité de nos communautés », a déclaré le bureau de Carney dans un communiqué peu après l’assermentation du cabinet.

Le groupe de 28 ministres comporte quelques remaniements notables, notamment la nomination d’Anita Anand au poste de ministre des Relations extérieures, qui remplace Mélanie Joly. Joly est nommée ministre de l’Industrie.

« Nous devons aborder la question et parvenir à un nouvel accord avec les Américains », a déclaré Carney lors d’une conférence de presse après la cérémonie d’investiture. « Mais notre priorité est l’économie, et notre priorité est l’économie canadienne. »

« Nous sommes au début d’une transformation industrielle, la transformation de cette économie, et Madame Joly, en tant que ministre de l’Industrie, va contribuer à diriger cela, de concert avec les autres membres du cabinet et moi-même », a poursuivi Carney.

En ce qui concerne l’évolution des relations du Canada avec les États-Unis, Carney a déclaré lors de la conférence de presse qu’il « assumerait la responsabilité ultime » de toute la diplomatie avec Washington, assisté de cinq autres ministres : Affaires étrangères, Finances, Sécurité publique, Défense et Commerce Canada-États-Unis.

Ce dernier portefeuille est désormais dirigé par Dominic LeBlanc, ancien ministre du Commerce international, aujourd’hui ministre « du Commerce canado-américain, des Affaires intergouvernementales et d’une économie canadienne unique ».

Durant la campagne, Carney a souvent parlé de la création d’une « économie sur 13 » (provinces et territoires) face aux tarifs douaniers américains et aux prélèvements fédéraux canadiens sur le commerce interprovincial. Mardi encore, Carney a promis que son nouveau cabinet accélérerait l’adoption de lois « pour éliminer tous les obstacles fédéraux restants au commerce intérieur, contribuant ainsi à la création d’une économie canadienne sur 13 ».

Certains ministres ont conservé leur portefeuille. Chrystia Freeland, ancienne rivale de Carney à la direction du Parti libéral, demeurera ministre des Transports. François-Philippe Champagne, qui faisait partie de la première délégation canadienne à Washington lors des premières négociations sur les tarifs douaniers américains, demeure ministre des Finances.

Plusieurs de ces ministres ont déjà servi dans le gouvernement de l’ancien premier ministre Justin Trudeau, un fait rapidement souligné par les rivaux politiques des libéraux.

Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a soutenu lors d’une conférence de presse mardi que la présence de personnalités de l’ère Trudeau au sein du cabinet de Carney indique que les libéraux n’offriront que « plus de la même chose » aux Canadiens.

« Au total, 14 ministres Trudeau font désormais partie du cabinet de Carney », a déclaré Poilievre. « C’est la même chose alors que le Canada a besoin d’un véritable changement. »

Le politicien conservateur, qui a perdu son siège au Parlement en avril, a formulé la même critique après le dévoilement du premier cabinet de Carney en mars.

Source: https://edition.cnn.com/2025/05/13/americas/carney-new-cabinet-trump-tariffs-latam-intl